Premièrement, c’est quoi TROP jouer?
Votre jeune joue trop. Selon qui? Selon vous? Selon lui? Selon vos amis? Selon ses professeurs? Selon l’Organisation Mondiale de la Santé? Selon les standards de la société?
Déterminer «pourquoi» vous trouvez qu’il joue trop, c’est la première question à se poser.
Ensuite, on peut embarquer dans les standards, qui sont tout aussi larges, je vous le confirme!
On ne peut pas parler de «trop jouer» sans aborder la cyberdépendance. Et on a souvent tendance à avoir le diagnostic de la cyberdépendance facile! Sachez toutefois que la cyberdépendance ne concerne pas seulement les jeux vidéo : ça concerne l’Internet en général. Il ne suffit pas non plus de chronométrer le temps d’écran. Il s’agit davantage de la relation avec l’Internet qui devient problématique. Si deux personnes passent respectivement 2h et 8h par jour devant ses écrans, la première peut être cyberdépendante alors que l’autre non! Le trouble est plus complexe qu’un temps d’écran, mais on va y revenir.
Voici comment l’OMS diagnostique le trouble du jeu vidéo :
«Pour que ce trouble soit diagnostiqué en tant que tel, le comportement doit être d’une sévérité suffisante pour entraîner une altération non négligeable des activités personnelles, familiales, sociales, éducatives, professionnelles ou d’autres domaines importants du fonctionnement, et en principe, se manifester clairement sur une période d’au moins 12 mois.»
Même si vous trouvez que votre ado joue beaucoup, est-ce qu’il conserve une bonne hygiène personnelle? Est-ce qu’il s’alimente bien? Est-ce qu’il dort bien? Est-ce qu’il voit ses amis? Est-ce qu’il participe aux activités familiales? Si la majorité de vos réponses est non, nous vous conseillons de demander de l’aide. Nous avons quelques ressources pour vous. Si sa pratique n’a pas d’effets néfastes sur les autres sphères de sa vie, il n’est probablement pas dans la cyberdépendance, mais devrait possiblement mieux gérer son temps de jeu.
Si vous êtes curieux, je vous invite à passer un test vous même pour savoir si vous êtes cyberdépendant! Vous pourriez être surpris! Je rappelle que ce n’est pas seulement la consommation de jeux vidéo qui peut rendre cyberdépendant.
Les jeux vidéos et le système de récompense
Ce n’est plus un secret, les jeux vidéos utilisent le circuit de la récompense pour garder ses utilisateurs actifs. Bon, ce n’est pas un crime, les séries télévisées et pas mal toutes les applications font la même chose. On a déjà fait allusion à District 31 dans un autre article, mais maudit qu’ils ont le tour de nous rendre accro aussi! Mais revenons à nos moutons…
Vous avez déjà joué à Candycrush? S’il y a bien un jeu vidéo qui utilise le circuit de la récompense, c’est bien celui-là! Couleurs vives, niveaux de plus en plus difficiles, bonbons spéciaux, coups limités, mondes en 3D, bonus, bref tout y est!
Ce circuit de la récompense déclenche la sécrétion de dopamine par le cerveau et provoque la sensation de plaisir et de renforcement positif. Cela devient un important facteur de motivation qui nous pousse à continuer.
Ce qu’on répète à nos jeunes dans le programme, c’est qu’une fois que vous savez que ces compagnies utilisent des tactiques comme celles-ci pour vous garder captif, maintenant vous en faites quoi?
On a un excellent article pour vous aider à motiver votre ado à faire du sport si ça vous intéresse!!
Pourquoi votre ado joue-t-il autant?
En rafale, voici quelques raisons possibles :
- Bon, première raison : c’est l’fun! Ça change le mal de place et quand on joue, ça vide le cerveau, on ne pense à rien d’autre.
- Par contre, dans certains cas, ça peut être utilisé comme une fuite du réel justement, et non seulement comme un moment off. Des joueurs peuvent utiliser le jeu comme refuge, comme un espace où ils ne sentent pas l’anxiété où ils ne se sentent pas jugés.
- Votre jeune peut aussi apprécier le fait d’être valorisé dans ses habiletés de jeu et aimer s’améliorer et mettre des efforts dans cette discipline.
- Votre ado préfère peut-être les relations interpersonnelles qu’il construit via son jeu. Il a des amis à l’école et dans la rue près de chez vous, mais s’il joue en ligne, il a peut-être également des amis dans d’autres villes ou d’autres pays même. Ces relations ne sont pas à négliger.
- Les rapports humains peuvent être assez anxiogènes. Si quelqu’un nous dit quelque chose, habituellement on doit répondre. On ne contrôle pas toujours comment l’autre va réagir. Dans le jeu, c’est plus facile. Si une personne nous déplait, on coupe la relation et c’est terminé. En vrai, plus difficile.
- Motivation sociale : Peut-être que tous les amis de votre ado jouent au même jeu que votre jeune. Peut-être veut-il «faire partie de la gang» ou ne pas être rejeté s’il ne joue pas.
- L’anonymat des jeux vidéo peut permettre à votre ado d’être quelqu’un d’autre ou d’être qui il a envie d’être. Les joueurs peuvent se choisir un avatar, personnaliser leur champion préféré ou incarner un personnage tout droit sorti de leur imagination. Dans un jeu vidéo, il n’y a plus de genre, de couleur de peau, de religion, d’apparence physique et même d’âge. Tout le monde est ensemble, pour le meilleur et pour le pire.
- Canalisation des émotions : peut-être se sert-il de cet exutoire pour évacuer sa colère? Ou sa tristesse? Il a peut-être de la difficulté à vivre ses émotions et se réfugie dans le jeu.
On aurait pu faire un article complet à ce sujet, mais sachez qu’il existe beaucoup de raisons et qu’il est important que vous vous assuriez que votre jeune se sente épaulé et valorisé dans sa passion, peu importe laquelle elle est. Nous ne sommes pas des psychologues, mais nous pouvons vous référer vers des ressources au besoin. Il est important que le jeu demeure un jeu.
Notre mission chez Le Gamer Mentor, c’est surtout d’encadrer ces jeunes dans leur passion et faire en sorte qu’ils jouent dans un environnement sain et sécuritaire tout en les accompagnant dans ce tournant de la vie qu’est l’adolescence par du mentorat et des saines habitudes de vie.
Les médias parlent du Gamer Mentor
Témoignage de Martin Cloutier - 96,9 CKOI
Et pourquoi il écoute des vidéos Youtube de jeu EN PLUS?
Maintenant, qu’est-ce que vous pouvez faire?
Premier conseil : intéressez-vous à votre ado.
On voit trop souvent des commentaires de parents qui sont fermés et très radicaux avec les ados. Confisquer la console et forcer vos jeunes à aller jouer dehors n’est pas la bonne solution. Si vous voulez entretenir une bonne relation avec vos ados, le dialogue et le respect sont toujours des bonnes bases à adopter.
Ce qu’on remarque chez nos mentorés, c’est que dès qu’ils voient une ouverture de la part de leurs parents, ils sont tout de suite plus enclins à partager avec eux. Les parents font un pas de leur côté, et souvent le jeune va en faire deux. Avant de le juger et de le critiquer, intéressez-vous un peu à ce qu’il fait. Osez aller vous asseoir avec eux 30 min / 1h et demandez-leur de vous expliquer leur jeu et ce qu’ils aiment.
On suggère aux parents de s’intéresser aux activités de son jeune au même titre que s’il pratiquait un sport, un art ou un instrument de musique. Informez-vous sur ses amis, ses parties, ce qu’il a appris, ses compétitions et vous verrez certainement une ouverture.
Il est alors plus facile par la suite de proposer une activité familiale… et d’avoir des participants 😉
Deuxième conseil : utilisez le jeu vidéo comme moteur de réussite
Au lieu de punir, pensez à récompenser. Arrêtez les stratégies de menace de couper le wifi, confisquer les manettes, débrancher l’électricité ou déshériter votre ado (c’est une recommandation d’un parent qu’on a lue sur Facebook, incroyable, non?). À la place, inspirez-vous des parents de Ninja, un Streamer très célèbre (et très très riche) qui se faisait dire par ses parents “Tu veux jouer 1h? Hé bien va jouer 1h dehors.” Le temps de jeu devenait ainsi la récompense.
Chez Le Gamer Mentor, c’est exactement notre devise : Le jeu vidéo comme moteur de réussite. On veut faire en sorte que le jeu devienne une source de motivation. Chaque jeune dans le programme signe un contrat moral avec nous et ses parents qui stipule que pour faire partie du programme, il devra se fixer des objectifs personnels et physique, respecter une certaine moyenne scolaire et s’impliquer davantage dans la maison. Les termes du contrat sont faits entre votre jeune et vous et il sait ce qu’il a à faire pour demeurer dans le programme. Croyez-moi, ça ça motive les jeunes!
Vous désirez l’essayer vous aussi? Notre programme s’offre en formule 4 semaines qui vous permettent de tester le programme pendant 1 mois et de voir s’il y a un changement positif. Vous pouvez lire ici quelques témoignages de parents qui l’ont essayé.
Dernier conseil : Valorisez votre jeune pour sa passion, quelle qu’elle soit.
Hé oui. L’amour. La valorisation. Vous ne comprenez peut-être rien à sa passion, et il ne comprend peut-être rien de la vôtre. Dans tous les cas, ne lui faites jamais sentir que ce qu’il fait et ce qu’il aime n’a pas de valeur.
Pour plus de conseils, on vous invite à consulter notre article de blogue qui vous explique comment encadrer votre jeune dans sa passion du jeu vidéo.
